Le Mucem interroge les relations qu’entretiennent la France et l’Algérie depuis près de deux siècles, mais aussi leurs échos dans le présent de chacun des deux pays : à travers une sélection d’images et d’objets, une série de trois tables rondes et de trois concerts, il s’agit cette année d’explorer « l’Algérie unie et multiple » dans ses images, ses parlers, ses chants.
Chants, slogans et bannières, vidéos, selfies… L’Algérie des deux dernières années a vu fleurir toutes sortes d’expressions, individuelles et collectives, témoignant de la richesse créative d’une population, unie dans sa diversité. Comment cette exceptionnelle fécondité s’est-elle nourrie de la pratique des mots, des images et des sons depuis l’indépendance ? De l’héritage, par-delà leurs usages coloniaux, de l’art, des lettres, de la photographie ou du cinéma dans la période antérieure ? De l’échange mondial entre les cultures ? Comment la modernité des expressions peut-elle renouer avec les plus anciennes traditions populaires du conte, du chant, de la musique instrumentale sans s’enfermer dans le régionalisme ? Comment la variété des territoires, des parlers et des sentiments d’appartenance participe-t-elle de l’affirmation d’une culture commune et ouverte ?
Sur toutes ces questions d’aujourd’hui, le temps long de l’histoire du pays, sans tout expliquer, peut apporter ses réponses. Aussi, dans le format désormais habituel du cycle « Algérie-France, la voix des objets », qui conjugue éclairages du passé, débats et musique actuelle, les séances de l’édition 2021 proposent de questionner l’Algérie, unie et multiple, telle qu’elle se voit, telle qu’elle se chante et telle qu’elle se parle.