COMMUNIQUÉ LDH du 11 août 2006
Israël, Liban, Palestine :
NON aux crimes de guerre, respect des droits universels
L’escalade guerrière au Liban prend chaque jour un tour plus dramatique et inacceptable au regard du respect du droit international et des droits de l’Homme. La haine et le rejet de l’Autre s’ancrent au cœur des peuples, hypothéquant encore un peu plus les espoirs de paix mais ouvrant la voie, aussi, aux pires dérèglements.
Il n’est plus temps de commenter à l’infini les enchaînements qui ont conduit à une telle situation. Le gouvernement israélien peut certes faire valoir que trois de ses soldats ont été enlevés et que sa population civile subit, au nord et au sud de son territoire, des attaques indiscriminées. Autant le dire nettement, ces agressions contre des villes israéliennes relèvent du crime de guerre avéré.
On ne saurait non plus ignorer le jeu détestable de la Syrie et de l’Iran, pays tous deux sous le joug de régimes insupportables pour leurs peuples et dangereux pour leurs voisins.
Pour autant, aujourd’hui, au Liban et à Gaza, l’action du gouvernement israélien le conduit à s’en prendre de manière indiscriminée et massive aux populations civiles. Rien ne peut justifier la destruction d’usines électriques, de productions alimentaires, d’industries, des routes, des ponts, des ports, etc.
Rien ne peut justifier les pertes infligées aux populations civiles qui ne sont plus des effets collatéraux d’actions de guerre mais traduisent une volonté délibérée de punir collectivement une population, y compris par le meurtre. Ce sont là des crimes de guerre d’une exceptionnelle gravité, sciemment organisés par un gouvernement démocratique.
De son côté, en s’avérant incapable, notamment en raison de l’attitude des Etats-Unis, de mettre en œuvre immédiatement un cessez-le-feu pourtant impératif, la communauté internationale méprise le droit à la vie de centaines de milliers de personnes. L’Union européenne elle-même manifeste une nouvelle fois son impuissance.
La LDH rappelle qu’aucune solution ne peut résulter du recours à la force. C’est, tout au contraire, en s’appuyant sur le respect des résolutions pertinentes des Nations unies que les peuples de cette région pourront construire un avenir de paix.
La LDH appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la fin de l’occupation israélienne. Elle demande qu’aux côtés de l’armée libanaise, une force internationale, sous mandat de l’ONU, puisse garantir l’intégrité et l’indépendance du Liban, comme la sécurité du nord d’Israël.
Mission de solidarité avec le peuple libanais
La Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Plateforme des ONG Euromed et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) ont décidé de l’envoi d’une mission d’urgence au Liban afin d’exprimer leur solidarité avec le peuple libanais et d’examiner la situation.
Cette mission, composée de :
- Souhayr Belhassen, Vice présidente de la FIDH,
- José Martin, Président de la Plateforme des ONG Euromed,
- Michel Tubiana, Membre du comité exécutif du REMDH,
devait partir de Paris le 10 août pour huit jours.
Elle rencontrera les principaux acteurs de la société civile et politique libanaise.