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Édition du 1er au 15 décembre 2024

Une journée de débats
à l’Institut Tribune socialiste

Après de nombreuses initiatives et publications relatives au 60eme anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, le 5 juillet 1962, un rendez-vous est donné le samedi 9 juillet 2022 à Paris, au Maltais Rouge, par l'Institut Tribune socialiste qui est porteur de la mémoire du PSU, le parti politique français le plus nettement engagé en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Plusieurs intervenants algériens et français participent à cette journée dont les retours sur l'histoire et les questionnements sur le présent constituent la trame : des actrices et acteurs de l'époque et des historiens, des économistes et des écrivaines et écrivains d'aujourd'hui. Ci-dessous quelques témoignages de militants du PSU sur leur engagement anticolonialiste.

Il y a 60 ans, l’Indépendance de l’Algérie


Une journée de débats à l’Institut Tribune socialiste


Samedi 9 juillet 2022, de 10 h à 18 h, au Maltais Rouge,
40, rue de Malte 75011 Paris



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PSU et guerre d’Algérie, témoignages de militants



Le groupe de travail « Algérie » de l’Institut Tribune Socialiste, qui regroupe des anciens membres ou sympathisants du Parti Socialiste Unifié intéressés par cette thématique, a fait un double constat :
• l’opposition à la guerre d’Algérie est un des éléments fondateurs du PSU qui s’est beaucoup investi dans ce combat et dans les années qui ont suivi l’indépendance ;
• de nombreuses questions posées par l’indépendance de l’Algérie restent d’actualité : racisme, décolonisation, importance de l’Islam, nationalisme arabe, statut de la femme etc…

Il a donc souhaité recueillir les témoignages écrits et filmés de militants dont le parcours a croisé à la fois la guerre d’Algérie ( participation à la guerre, refus de la guerre, luttes pour la paix et l’indépendance, aide au FLN et aux insoumis, coopération…) et le PSU (avant, pendant ou après la guerre) . En les interrogeant aussi sur leurs appréciations actuelles de la politique en France et en Algérie…et sur l’état de leurs engagements d’aujourd’hui.


Le témoignage de Claude Bourdet



Interrogé en 1991 sur son action d’élu de Paris après la répression sanglante du 17 octobre 1961 contre les algériens de la région parisienne, Claude Bourdet évoque aussi l’engagement contre la guerre d »Algérie de son journal, France Observateur, et de son parti politique, le PSU. Des aspects importants d’une vie de militant où l’anticolonialisme avait une part essentielle. Des images inédites d’un militant exceptionnel qui a laissé très peu de traces filmées dans les médias.

Rappelons que Claude Bourdet ( 1909-1996) avait été un grand résistant, membre du Conseil national de la résistance, avant d’être déporté à Buchenwald. Il avait reçu la distinction de Compagnon de la Libération.



Le témoignage de Jean Guichard



En racontant l’implication des militants de Lyon dans le combat contre la guerre d’Algérie, Jean Guichard, qui eu des responsabilités au MLP (Mouvement de libération du peuple) à l’UGS (Union de la gauche socialiste) et enfin au PSU, évoque en même temps la diversité de ces organisations politiques et de celles avec lesquelles elles ont collaboré dans ce combat anticolonial.

Il raconte également la position déterminante de certaines organisations catholiques lyonnaises et les difficultés d’un combat commun avec ceux qui avaient quitté le Parti socialiste SFIO pour créer le PSA, ou avec le parti communiste. En effet tant sur la prise de conscience au début de la guerre que sur la position vis à vis de l’aide au FLN ou des insoumis, il y eu des divergences difficiles à surmonter.



Le témoignage de Marc Mangenot



Marc Mangenot a commencé à militer dès 1956 au MLP (Mouvement de Libération du Peuple). Appelé sous les drapeaux en 1957, il refuse en mai 1958 de partir en Algérie et provoque volontairement une détérioration de sa santé qui lui vaudra d’être réformé en août. Retourné à la vie civile comme comptable, il entre à l’Union de la Gauche Socialiste (parti formé par le MLP+la Nouvelle Gauche+la Jeune république) puis au PSU et milite activement contre la guerre en Algérie. Il est inculpé en novembre 1960, puis mis brièvement en prison après la distribution d’un tract PSU à la porte d’une caserne (le tract aux soldats justifiant des cas de désobéissance aux ordres). Non lieu en septembre 1961.

Après avoir été employé par Jeunesse et Sports en 1963 puis par la Ligue de l’enseignement de 1964 à 1971 il rejoint fin 1971 l’Institut des techniques de planification et d’économie appliquée à Alger où il restera jusqu’en 1979. Il y aura connu la tentative d’arabisation en 1976 et la mort de Boumediene en 1978. Durant sa période « algérienne », il adhère au Cedetim en 1972 et quitte le PSU en 1974.



Le témoignage de Jean-Claude Vion



Le témoignage de Jean-Claude Vion est celui d’un appelé du rang dont la conscience politique s’éveille avec la guerre d’Algérie et qui va, sur sa base aérienne, se retrouver rapidement confronté au putsch des généraux d’avril 1961 et aux activités criminelles de l’OAS dans la région d’Oran en 1961 et 1962.
Il interviendra donc activement pour pousser une hiérarchie militaire « hésitante » à rester loyale face aux généraux factieux. Il contribuera aussi à organiser des « comités de résistance du contingent » pour s’opposer aux initiatives de l’OAS visant à rallier les militaires à leur cause. A la faveur des ses permissions en métropole il rencontre des personnalités politiques à qui il transmet des informations sur la réalité de la guerre en Algérie… et revient avec des documents politiques destinés à sensibiliser le contingent afin qu’il s’oppose aux extrémistes de l’« Algérie française ».

Après sa démobilisation il deviendra responsable de Maisons de jeunes et de la culture dans les Ardennes, militera au PSU à Givet et Sedan (jusqu’à l’entrée d’Huguette Bouchardeau au gouvernement), et à la Ligue des Droits de l’Homme dont il sera un des responsables à Charleville-Mézieres. Cependant, il est déçu par la politique française actuelle mais également par la situation politique en Algérie.



Le témoignage de Hubert Rouaud



Hubert Rouaud milite contre la guerre d’Algérie de 1957 à 1961 dans des organisations qui contribueront à la création du PSU, lorsqu’il entame une carrière d’officier de la marine marchande qui lui vaut un sursis d’incorporation puis un engagement comme EOR dans la Marine nationale, « volontaire désigné » branche fusilier-commando, donc la participation « dans le bled » à la guerre d’Algérie début 1961.
Comme c’est la fin d’une guerre qu’il désapprouve, ayant la chance « d’être son patron » aussi bien à la tête d’une harka dans l’ouest algérien que comme chargé de la protection d’un phare et d’un sémaphore dans l’est, il peut mener une politique de préparation de la paix jusqu’au cessez le feu du 19 mars 1962, mais reste encore dubitatif aujourd’hui devant les contradictions qu’il a assumées.
De retour en France il renoue avec le PSU et participe à ses combats, surtout après avoir quitté la marine. Militant politique et syndical dans son entreprise il sera aussi élu dans sa commune. Son parcours au PSU l’amène à souligner le flou de certains responsables du parti vis à vis de la participation à la guerre. La participation à des voyages politiques au Chili et en Palestine l’amène également à s’interroger sur les choix internationaux du PSU qu’il quittera début 1984. Comme adhérent de l’association 4acg, il regrette aujourd’hui l’insuffisance de démocratie en Algérie. Mais il est également consterné par l’évolution en France de la social-démocratie et la situation politique qui en découle.

Voir d’autres témoignages


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